Aux Etats-Unis, l'eau manque pour permettre la fracturation hydraulique
LE MONDE |
La sécheresse qui sévit dans plus de la moitié des Etats-Unis a singulièrement compliqué l'exploitation du pétrole et du gaz de schiste. Les sociétés de forage recherchent désespérément les milliers de mètres cubes d'eau nécessaires à la fracturation de la roche, ce qui les oppose maintenant aux fermiers qui essaient de conserver les précieuses ressources hydrauliques.
Au Kansas, les entreprises qui ont vu leur approvisionnement en eau limité par l'Etat ont proposé aux agriculteurs de pomper l'eau de leurs étangs ou d'accéder à leurs puits, monnayant des sommes parfois considérables : jusqu'à 85 000 dollars (68 000 euros) par an d'après Select Energy, l'une des entreprises qui se consacrent à ce genre de prospection.
Mais les fermiers sont inquiets car ils ne voient pas la fin de leurs soucis. "Ils ont peur de rester sans eau", déclarait à la chaîne CNN, Jeff Gordon, directeur d'exploitation de la compagnie pétrolière Texas Coastal, qui fore au Kansas depuis un an. Ils pensent d'abord à leur bétail et à leurs récoltes."
Une situation qui crée des tensions. Au Colorado, les agriculteurs se sont vus devancés par les sociétés de forage lors des ventes aux enchères des ressources hydrauliques, une pratique courante dans beaucoup d'Etats. "Elles ont beaucoup plus d'argent et nous concurrencent sur le marché", se plaint Bill Midcap, du syndicat agricole des Rocheuses (Rocky Montain Farmer), qui inclut aussi le Wyoming et le Nouveau-Mexique
LE BOOM PÉTROLIER MENACÉ
Au Texas, qui souffre de la sécheresse depuis un an, certaines municipalités assises sur le gisement de Barnett Shale, comme celle de Grande Prairie, ont interdit l'utilisation de l'eau dans l'exploitation du pétrole de schiste. D'autres villes ont prohibé son transport.
Car les foreurs ont dû parfois recourir à des solutions extrêmes : acheminer l'eau d'autres Etats par camion (d'aussi loin que la Pennsylvanie), ou creuser leurs propres puits. Dans le cas du pétrole de schiste, c'est une opération encore rentable – le prix du baril dépasse les 90 dollars (72 euros) –, mais ce n'est pas le cas du gaz dont les cours ont chuté de 70 % en quatre ans. Si la sécheresse persiste, elle pourrait menacer le boom pétrolier, en particulier pour les petites entreprises qui ne peuvent faire face à ces coûts supplémentaires.
Il faut donc chercher des solutions. "Ces dernières années, la fracturation hydraulique est devenue un vrai sujet de débat", affirme Brian Werner, porte-parole du Northern Colorado Water Conservancy District. Le groupe écologiste Environment Texas a demandé à ses juristes d'obliger les foreurs à recycler l'eau de la fracturation, normalement inutilisable car mélangée à du sable et à des produits chimiques.
Dans l'Oklahoma, la fracturation hydraulique n'a pas encore posé de problèmes mais l'Etat prévoit une augmentation de la demande en eau de 33 % d'ici à 2050. "C'est une question très sensible sur laquelle nous commençons à nous pencher", assure Brian Vance, de l’Oklahoma Water ressources Board
Le Grand Ouest américain n'est pas seul concerné. En Pennsylvanie, où se trouve le gisement de Marcellus, l'un des plus vastes des Etats-Unis (il s'étend de New york à la Virginie), la Susquehanna River Basin Commission a suspendu, le 16 juillet, les permis de prélèvement d'eau dans les rivières, ce qui affecte directement plus de soixante sociétés de forage.
"Les prospecteurs vont devoir apprendre à mieux gérer les ressources hydrauliques, affirme David Brown, directeur de programme à l'Agence américaine océanique et atmosphérique, car l'eau va devenir de plus en plus rare au fur et à mesure que le climat se réchauffe."
Fin de citation et conclusion
Voilà ce qui caractérise l'entêtement des pétroliers, des descendants des sept sœurs cupides qui n'ont que les énergies fossiles en tête et qui se sont jurés d'en extraire jusqu'à la moindre goutte, faut il pour cela en détruire notre habitat, notre terre, notre vie, notre vivant.
ARBGP
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